Pendant une après-midi, les VIM (Very Important Marmailles) ont profité des précieux conseils de golfeurs professionnels de plusieurs nationalités, délivrés chacun avec leurs accents. Ils ont notamment pu jouer avec le Mahorais Abdou Soibaha, le Mauricien Vishnoo Seeneevassen, le Sud-Africain Shaun Matthew Vogel et le Réunionnais Christian Verrougstraete, vainqueur du Trophée. Grâce à plusieurs ateliers, les enfants ont pu apprendre les bases du golf.
Putting et tipping sur le green
“Come over here Océane, on va “putter”, commence Vishnoo SEENEEVASSEN, dans un mélange d’anglais et de français, avec un accent Mauricien. Ce prof de golf, qui donne des cours à Maurice, prend l’atelier très à coeur. “D’abord, il faut apprendre à bien tenir le club, détaille-t-il. Tu mets ta main gauche en haut, la droite en dessous, et tu te places bien en face du trou, les pieds légèrement écartés. Et maintenant, tu tapes, en douceur”. Océane se concentre… et rate son coup ! La balle, frappée trop fort, ressort. Même si le trou est proche, pas facile de maîtriser la trajectoire et la puissance de ses coups pour ces petits débutants ! Mais grâce aux conseils de leurs profs d’un jour, les marmailles sont de plus en plus nombreux à atteindre leur but.
Les petits golfeurs en herbe passent ensuite à l’atelier “approche” ou “tipping”. Objectif: apprendre à taper un peu plus fort, pour se rapprocher le plus près possible du trou. Puis, il ne restera plus qu’à “putter”. Sur cet atelier, les enfants apprennent aussi les règles de sécurité, car ces clubs, qui comportent une partie en fer, et les balles, lancées avec énergie, peuvent blesser. “On garde toujours une distance de sécurité quand quelqu’un a un club en main, pour éviter de se prendre un coup, prévient Abdou Soibaha. Et on ne va ramasser les balles sur le green que quand aucun joueur ne s’apprête à taper”. Sri Devi est la première à se rapprocher du drapeau, ses camarades la félicitent. “J’ai toujours rêvé de jouer au golf, je trouve que quand on regarde les joueurs et les joueuses, ils sont très classe”, sourit-elle.
“Contribuer à démocratiser le golf”
Pour Abdou Soibaha, ce genre d’atelier avec les marmailless est une manière de transmettre sa passion pour ce sport, que lui aussi pensait inaccessible. Originaire de Mayotte, il est joueur de golf professionnel à Toulouse depuis cinq ans. Mais le Mahorais a commencé le golf par hasard. “Mes parents sont agriculteurs et travaillaient à proximité d’un golf. Parfois, je trouvais des balles dans le champ, alors j’ai commencé à les taper avec un simple bâton. Plus tard, je suis devenu caddie pour le golf et c’est comme ça que j’ai été repéré et que j’ai pu trouver des gens qui croient en moi. Ils m’ont aidé à trouver des sponsors, pour pouvoir vivre de ma passion. C’est pour ça que maintenant, je soutiens les initiatives qui permettent aux enfants issus de milieux modestes de jouer au golf. Ces enfants, ils sont un peu comme moi, alors je fais ce que je peux pour contribuer à démocratiser ce sport. ”
Après la pratique, les enfants ont eu droit à une démonstration où chacun des professionnels participant au tournoi a pu montrer l’étendue de leurs talents. A chaque coup, les petits spectateurs ne perdent pas de vue les balles envoyées comme des boulets de canon par les champions. Pour finir en beauté, les golfeurs ont même joué la carte de l’humour, en tapant la balle à genoux par exemple, ce qui n’a pas manqué d’amuser les marmailles.
Au moment du goûter, Christian Verrougstraete vient à la rencontre des enfants. “Monsieur, vous avez tapé la balle tellement fort que j’ai pas vu où elle est partie”, s’exclame Raphaël. “C’est toujours un plaisir de donner un coup de main aux bénévoles de 1000 Sourires, que j’ai rencontré la première fois au Golf du Bassin Bleu, confie Christian. Au début, c’est vrai que les enfants sont souvent un peu méfiants, ils se demandent s’ils vont aimer ce sport. Mais dès le premier coup, quand ils font voler la balle, ils ont le sourire, et ça, c’est une belle récompense”.
Du côté des membres de l’association du Golf Club du Colorado, l’enthousiasme est également de mise. “Cette après-midi “Marmailles” marque la fin de la semaine du Golf, pendant laquelle nous avons accueillis des enfants de diverses associations réunionnaises pour la première fois, et cela nous donne vraiment envie de réitérer ce type d’opérations”, résume Nicolas Molard, directeur du Golf.
Un beau cadeau de Noël ....
“En tant que partenaire de 1000 Sourires, la compagnie Air Austral est heureuse d’offrir ce cadeau de Noël anticipé aux enfants de l’association, se réjouit Emmanuelle Naoures, chargée de communication. C’est un bonheur de les voir s’amuser et découvrir un sport réputé inaccessible”.
Cette opération est la dernière de l'année 2018 pour l’Association 1000 Sourires, qui a dû revoir son calendrier suites aux mouvements sociaux qui ont marqué la fin d’année à La Réunion.
700 enfants parrainés par 1000 Sourires en 2018
“Nous sommes ravis d’avoir pu emmener pour la première fois des marmailles de l’association au Golf Club du Colorado. Pour beaucoup, ils n’étaient même jamais venus se promener dans ce parc, qui se situe sur les hauteurs de Saint-Denis, résume le Président Ibrahim Ingar. Ils ont pu découvrir une activité sportive avec des coachs d’exception, et dans un cadre magnifique. C’est un beau final pour cette année, où notre seul regret est d’avoir dû annuler quatre opérations de Noël pour les marmailles, prévues pendant les mouvements sociaux”.
“Je tiens à remercier tous les partenaires, qui chacun à leur manière, en nous accueillant ou en nous soutenant, nous permettent de faire sourire et de faire rêver les marmailles, plus particulièrement la commune de Saint-Paul, pour son soutien depuis la création de l’association.” L’association clôture l’année avec au compteur 18 opérations et 700 enfants parrainés. 17 actions ont été réalisées au cours de cette année à la Réunion et un voyage de rêve a été organisé en métropole” conclut Ibrahim Ingar, président de l'association.
Depuis la création de l’association, en 2006, ce sont au total 227 opérations qui ont permis de parrainer 9630 petits saint-paulois, issus de familles modestes.